Pour débuter sur de bonnes bases, j'ai décidé de commencer avec l'expérience la plus marquante, enrichissante et cool que j'ai pu réaliser jusqu'à maintenant : partir faire un échange universitaire à l'étranger. Voilà maintenant deux mois que je suis revenue de la belle Montréal, avec un stock de souvenirs québécois (et américains) considérable.
Ce que j'ai retiré de cette année loin de chez moi ? Une ouverture d'esprit grandissante, une envie de voyager renforcée et des rencontres géniales et variées. Mais surtout, l'envie de partager mon enthousiasme et de donner l'envie à d'autres de partir eux aussi !
Avant le départ : excitation, organisation...et flip total
J'ai commencé à organiser mon départ environ un an à l'avance : c'est généralement le temps qu'il faut pour s'informer des démarches et des modalités des départs dans son université ou dans son école, pour monter son (ou ses) dossier(s), pour être sélectionné et effectuer les démarches administratives pour l'immigration. Mon conseil : commencez tôt à vous renseigner, osez poser des questions et ne prenez pas de retard. Votre arrivée sur place n'en sera que plus agréable !
J'ai pour ma part monté un dossier pour la CREPUQ, l'organisme qui traite des échanges entre la France et le Québec, et un dossier Erasmus au cas où je ne serai pas sélectionnée pour partir au Canada, les exigences de départ étant plus élevées. Il me fallait en effet avoir une certaine moyenne et être sélectionnée à la fois par mon université et par l'université de mon choix au Québec. Si vous souhaitez partir au Québec comme je l'ai fait, préparez-vous donc à travailler dur les années précédentes...le jeu valant grandement la chandelle ! Pour Erasmus, les modalités sont différentes : il suffit généralement d'avoir obtenu son année et d'avoir réussi le test d'anglais pour pouvoir partir. Suivant le pays et l'université choisie, on est ensuite plus ou moins facilement sélectionné.
Dès ma candidature posée, j'ai ensuite trépigné d'impatience en attendant la réponse de ma future université d'accueil... Explosion de joie à la réception du mail fatidique. Et aussi, début des questions, des inquiétudes mais aussi de l'excitation à l'idée de partir si loin !
Le jour J, j'arrive toute tremblante à l'aéroport (bonjour, j'ai peur de l'avion). Avant d'embarquer, je suis assise toute seule, j'ai dit au revoir à ma famille et à mes amis, et je commence à paniquer sérieusement en me demandant ce que je suis en train de faire. Puis une fois assise dans l'avion, en train de discuter avec ma voisine qui elle aussi va découvrir le Québec et y rester un an, mes peurs s'envolent et l'envie me gagne à nouveau !
A l'arrivée : la découverte et les rencontres
Arriver seule, sans connaître personne, dans un nouveau pays et sur un nouveau continent... Ca peut sembler effrayant mais c'est à mon avis l'expérience la plus grisante qui soit ! Même si mon arrivée a été grandement facilitée par l'absence de barrière de la langue, j'ai eu pendant quelques jours l'impression de vivre chez les extraterrestres : tout est différent, tout le monde se comporte d'une manière étrange, même l'air sent bizarre.
Résultat : des semaines à se ballader les yeux en l'air avec un grand sourire, à enregistrer tous les petits détails que seul un étranger peut remarquer, à questionner ses habitudes qui n'en sont pas là où on se trouve.
Des semaines à rencontrer et à partager, aussi et surtout. J'ai eu la chance incroyable de tomber sur une colocation formidable, où chacun avait un caractère différent mais une même idée de la vie ensemble et du respect de l'autre. Des heures de fous rires, de soirées passées à refaire le monde et à chanter du Céline Dion au détriment de la pauvre voisine...
Mais surtout, des rencontres internationales tellement enrichissantes. Des amitiés qui se lient si rapidement et si intensément, avec des personnes ayant une culture diamétralement opposée à la sienne. Des fous rires qui cassent les barrières de langues. Le partage de l'étonnement quotidien avec d'autres, eux aussi déracinés de leur chez-eux.
Définitivement, c'est pour le côté humain que l'échange est une expérience aussi formidable, au-delà du voyage (géographique) en lui-même.
Il faut bien bosser...
Même si personne n'en parle à son retour, il y a un petit mot agaçant qui s'intercale derrière échange : universitaire... Ah oui c'est vrai, il faut bosser ! Partir dans le cadre de ses études, c'est donc aussi s'adapter à un nouveau système : de nouvelles notations, de nouveaux formats de cours, de nouvelles exigences, de nouveaux exercices...
J'ai eu la chance incroyable de partir au Québec, province qui partage ma langue : le français. J'ai donc pu avoir des cours à 5 000 kilomètres de chez moi dans ma langue maternelle, le pied ! Mais la langue ne fait pas tout, car il faut aussi côtoyer de nouvelles matières qui n'existent parfois pas chez nous, ou qui sont enseignées de manière différente. Puis aussi, s'adapter à des travaux qui n'ont plus rien à voir avec ceux qu'on réalisait en France. Et parfois, faire face à l'incompréhension de (rares) professeurs quant à nos lacunes.
Quoiqu'il en soit, étudier au Québec c'est surtout être peu nombreux dans ses cours (comparé à la véritable usine que constituait mon ancienne fac), être face à un enseignant disponible et prêt à faire des efforts pour nous aider, et expérimenter la sympathie et l'entraide québécoise dans sa splendeur. C'est aussi, parfois, être complètement paumée pendant tout le semestre parce qu'on ne comprend rien au système fédéral canadien (non, ça ne sent pas le vécu). Mais c'est surtout faire de nombreux travaux de groupes et étudier d'une toute autre manière, moins rigide et formaliste.
Voyage voyage
Forcément, quand on part en échange, on a une petite (ou grosse) idée derrière la tête : visiter à peu près tout ce qui se trouve à portée de main (ou de pieds, de vélo, de voiture, de bus ou d'avion) de notre future ville d'étude. J'avais choisi Montréal parce que je rêvais de visiter et de vivre dans cette ville depuis longtemps, mais également pour sa proximité à la fois avec de grandes villes comme Toronto et celles de la côte Est des Etats-Unis, ainsi qu'avec des espaces naturels, comme les nombreux et immenses parcs du Québec.
Mon année m'a ainsi permis de faire des escapades variées et extraordinaires : Toronto et les chutes du Niagara, New York, Boston, Washington, Ottawa, Québec, Mont-Tremblant, les Laurentides, Charlevoix, les berges du Saint-Laurent, le parc du Mont Orford...
Et tout ça à grand renfort de bus de nuit qui casse le dos, de sac à dos plein à craquer, de pieds en compote après de nombreux kilomètres, de batterie d'appareil photo à plat et de souvenirs plein la tête.
Montréal en elle-même regorge de petits quartiers sympathiques, de parcs où se promener, de rues à arpenter, de cafés où rentrer se réchauffer, de restaurants à tester, de concerts où danser...
Et les coups de mous ?
Avant de partir, l'angoisse de la porte d'embarquement est surtout constituée de la peur de se sentir seul et d'être loin de notre famille, de nos amis, de notre chien/chat/iguane/lapin nain/que sais-je. Finalement, si j'ai eu des coups de mous, ils n'ont été que (très) moindres comparé aux aspects positifs de ces quelques mois. C'est bien simple : en partant à Montréal, j'avais les yeux secs, en revenant en France, toute la file d'attente du contrôle de sécurité m'a vue pleurer comme une madeleine. Je vous souhaite sincèrement de mieux vivre que moi le coup de blues du retour !
Mais bien sûr, tout ne va pas toujours si bien que ça (même si tout de même bien mieux que d'habitude). Vivre dans un pays étranger, ça peut quelque fois être difficile moralement : on peut avoir l'impression de ne jamais pouvoir totalement se fondre dans la masse, et d'avoir le cerveau qui tourne toujours à plein régime pour s'adapter à un quotidien différent. Les premiers mois, il n'y a jamais vraiment de laisser aller : on est toujours dans l'adaptation pure et dans la découverte, et on ne peut pas simplement se couler dans notre comportement ordinaire en France, qui ne serait pas adapté sur place. J'avoue avoir connu un petit ras-le-bol sur ce côté là, qui s'est vite dissipé quand j'ai commencé à vraiment m'adapter et à me sentir chez moi. Au final, on en ressort grandi et plus empathique : partir loin et longtemps, ça aide à comprendre la réalité des étrangers chez soi, et à se mettre à leur place.
J'ai pu aussi expérimenter un agacement, plutôt qu'une déprime, d'un autre ordre : le maudit froid qui vous glace jusqu'aux os, et ce pendant de longs mois, ce n'est pas habituel pour quelqu'un qui a vécu dans le Sud de la France toute sa vie. Mais là aussi, tout ce qui ne tue pas ne rend plus fort : je croyais connaître le froid, et je n'avais en réalité ressenti qu'un léger frisson. Maintenant, je sais ce que c'est, et je n'oublierai jamais (phrase accompagnée d'un regard digne d'un vétéran d'une des pires guerres).
On s'en sort avec un bon manteau, de nombreuses couches de vêtements et des heures passées à décongeler au Tim Hortons du coin.
Mes (modestes) conseils
Si tu veux partir : renseigne toi ! Cherche sur le site de ton université, dès maintenant, oui, là, tout de suite, des infos sur les modalités de départ (en quelle année, combien de semestres, selon quels résultats) et les destinations que proposent ton université ou ton école. Dès la rentrée, rends toi aux réunions d'information et pose des questions aux étudiants qui sont partis les années précédentes, si tu as la chance de les cotoyer. Lance-toi, ça vaut le coup.
Si tu fais partie des chanceux qui vont partir : Relaaaaaaax, tout va (tellement) bien se passer ! Assure-toi d'avoir tes papiers à jours pour ton départ, ton arrivée sera plus sereine. Aussi, réserve un logement temporaire (Airbnb est ton ami, pour avoir une chambre rien qu'à toi avec de gentils colocs), et visite sur place les appartements, tu auras moins de chance de te retrouver face à de mauvaises surprises. Tu peux commencer à rechercher ton logement quelques jours avant ton départ en regardant les annonces, ceci-dit. Ne charge pas trop ta valise, tu pourras toujours acheter d'occasion (et revendre) sur place. Et surtout, souris : tu vas avoir du fun, comme on dit en québécois !